Olivier Delouis
TESTO INTEGRALE
Δεῖ οὖν τὸν ἐπίσκοπον ἀνεπίληπτον εἶναι.
1 Tm 3, 2
- 1 Cette étude a bénéficié de fructueux échanges avec Alexis Chryssostalis, Daniel Galadza et Vassilik (…)
- 2 Sur l’élection des évêques dans l’Antiquité tardive, voir les trois articles fondateurs de R. Gryso (…)
- 3 Hippolyte de Rome, Tradition apostolique, éd. et trad. B. Botte, La tradition apostolique de saint (…)
- 4 Les constitutions apostoliques. 3, Livres VII et VIII, éd. et trad. M. Metzger, Paris 1987 (SC 336) (…)
1Le contrôle de la doctrine des candidats à l’épiscopat est une mission essentielle de l’Église puisque l’évêque, successeur des apôtres et détenteur de la plénitude du sacrement de l’ordre, a pour charge d’enseigner, de gouverner les chrétiens de son diocèse et donc de les mener au salut1. La recherche d’un consensus publiquement exprimé entre deux groupes, celui du peuple d’une part, celui des évêques du voisinage de l’autre, a d’abord tenu lieu, dans l’Antiquité chrétienne, de processus de choix des candidats à l’épiscopat2. Cet accord, signifié publiquement un dimanche, était suivi le même jour de l’ordination à proprement parler. C’est ce dont témoigne la Tradition apostolique attribuée à Hippolyte (197-218) qui nous a transmis la plus ancienne liturgie du sacre épiscopal3. Les Constitutions apostoliques (vers 280) décrivent une cérémonie comparable et développent les préliminaires de l’ordination : c’est à trois reprises que le peuple et les évêques doivent proclamer publiquement et à l’unanimité que le candidat, jugé irréprochable, est digne de sa charge4. De profession de foi de l’ordinand, il n’est toutefois pas encore question.
- 5 P. Van Nuffelen, The Rhetoric of Rules and the Rule of Consensus, dans Episcopal Elections in Late (…)
- 6 Parmi les études importantes, on citera C. Rapp, Holy Bishops in Late Antiquity. The Nature of Chri (…)
- 7 P. Van Nuffelen, J. Leemans, Episcopal Elections in Late Antiquity : Structures and Perspectives, d (…)
- 8 Citons en particulier Darrouzès, Ὀφφίκια, p. 148-158 (l’évolution des rites de l’ordination épiscop (…)
2Le ive siècle est celui du développement de la législation conciliaire et des grands débats théologiques, mais aussi de l’intervention croissante de l’autorité civile en matière ecclésiastique. Les sources permettent dès lors des études de cas plus nombreuses où l’on mesure le champ que se ménage la pratique de l’ordination épiscopale par rapport au droit canon5. Les historiens modernes, préoccupés d’histoire sociale, ont examiné l’origine, l’éducation, l’autorité spirituelle, politique ou administrative de l’évêque6, mais ils ont largement négligé ce moment particulier, pourtant fondamental aux yeux de l’Église, de l’ordination ; à l’occasion, ils en ont fait l’honnête constat7. La remarque vaut également pour les études proprement byzantines, à la notable exception des travaux de Jean Darrouzès auxquels nous aurons maintes fois l’occasion de nous référer8.
Les témoignages historiques
- 9 Joannou, Discipline générale antique, 1.2, Laodicée, can. 12, p. 135 : Περὶ τοῦ τοὺς ἐπισκόπους κρί (…)
- 10 Ibid., Carthage, can. 13, p. 227 : Kαὶ ἐάν τις ἔν τινι ἐναντιωθῇ τῇ ἰδίᾳ ὁμολογίᾳ ἢ τῇ ὑπογραφῇ, αὐ (…)
3Faire l’histoire de la profession de foi pour l’ordination des évêques, c’est mener l’enquête au sein de sources variées, en commençant par les textes conciliaires et juridiques. Nous relevons que le concile de Laodicée (fin du ive siècle) prescrit dans son 12e canon que « les évêques seront établis dans le gouvernement de l’Église au jugement des métropolites et des évêques voisins, après qu’ils ont été pleinement éprouvés dans le contenu de leur foi (ἔν τε τῷ λόγῳ τῆς πίστεως) et dans la bonne conduite de leur vie », ce qui demeure conforme à l’usage du siècle précédent9. En revanche, le 13e canon du synode de Carthage de 418, après avoir répété le 4e canon du concile de Nicée I (325) sur le nombre minimal de trois évêques nécessaires pour une élection, ajoute que, si l’un des évêques ordinants « se met en contradiction avec sa propre profession de foi (ὁμολογία) ou sa formule signée (ὑπογραφή), il se dépouille lui-même de sa dignité »10. Tout en défendant à un électeur de choisir un candidat contraire à sa foi, ce canon révèle au début du ve siècle une procédure bureaucratisée que caractérisent une confession de foi orale et un document signé.
- 11 Novelle 137, II (a. 565), Nov., p. 697 : Ἀπαιτεῖσθαι δὲ πρότερον τὸν μέλλοντα χειροτονεῖσθαι παρὰ τ (…)
4Après quoi les sources canoniques demeurent silencieuses, jusqu’à ce que l’empereur Justinien Ier, dans sa grande entreprise de mise sous tutelle de l’Église par le droit civil, formule précisément les exigences s’appliquant aux futurs évêques dans sa Novelle 137, datée de 565, la dernière année de son règne11 :
Il sera demandé par l’[évêque] ordinant à celui qui va être ordonné un libelle revêtu de sa propre signature contenant les élements de sa foi droite ; il lira celui-ci à haute voix, ainsi que la divine oraison de l’oblation employée durant la sainte communion, la prière pour le saint baptême et les autres prières ; celui qui est ordonné prêtera également serment sur les saintes Écritures qu’il n’a donné ni ne s’est engagé à donner plus tard par lui-même ou par un intermédiaire quoi que ce soit à celui qui va l’ordonner, ni à ceux qui ont fait porter sur lui leurs suffrages, ni à quiconque d’autre, en vue de sa prochaine ordination. Si quelqu’un a été consacré évêque sans que soit respectée la règle indiquée, nous ordonnons qu’il soit exclu en tout de l’épiscopat, ainsi que celui qui, malgré [cette loi], a osé l’ordonner.
- 12 O. Delouis, Église et serment à Byzance : norme et pratique, dans Oralité et lien social au Moyen  (…)
- 13 Sur Justinien théologien, voir A. Le Boulluec, Justinien, dans La théologie byzantine et sa traditi (…)
- 14 Eisagôgè 8, 3, Zepos, t. 2, p. 251 : Καὶ ἐκ τῶν τριῶν προσώπων τῶν ψηφιζομένων ὁ βελτίων χειροτονεί (…)
- 15 Basiliques III, 1, 8, éd. H. J. Scheltema et N. Van Der Wal, B A, t. 1, p. 83 (à l’identique de la (…)
- 16 Procheiros nomos 28, 2, Zepos, t. 2, p. 182 : Ὁ χειροτονούμενος ἐπίσκοπος λίβελλον πρῶτον διδότω τῆ (…)
5Une profession de foi autographe prononcée à haute voix, une connaissance élémentaire de la liturgie et un serment de probité sur les Écritures pour lutter contre la simonie (serment qu’interdit l’Église mais qu’autorise le droit civil12) : le contrôle a gagné en complexité. La Novelle, qui fait peut-être écho aux difficultés qu’eut Justinien à contrôler son épiscopat dans l’affaire des Trois chapitres13, est importante car elle connut le parcours traditionnel du droit justinien et fut reprise dans la législation des empereurs macédoniens : dans l’Eisagôgè, promulguée par le patriarche Photius en 885 / 886 (où l’on ajoute que le choix de l’évêque se fait parmi un collège déjà réduit de trois noms)14, dans les Basiliques de Basile Ier et de Léon VI (a. 888), où la Novelle est répétée à la lettre15, puis, sous une forme abrégée, dans le manuel du Procheiros nomos, lui aussi daté du règne de Léon VI (a. 907)16.
- 17 Joannou, Discipline générale antique, 1.1, Nicée II, can. 2, p. 2497-10 : ἀνακρίνεσθαι δὲ ἀσφαλῶς ὑ (…)
6Les détails de l’application de la loi par l’Église font défaut, mais on relève que le concile de Nicée II (787) exige dans son 2e canon, sans mentionner la profession de foi, un contrôle quelque peu analogue des connaissances du candidat, portant cette fois non sur la liturgie mais sur le droit canon et la Bible : celui-ci devra avoir appris le psautier par cœur et avoir lu non pas rapidement, mais de manière approfondie, les saints canons, les Évangiles, les Épîtres et le reste des saintes Écritures. Le métropolite ordinant sera chargé de cet examen qui devra être mené « de manière sûre » (ἀνακρίνεσθαι δὲ ἀσφαλῶς)17 – et l’adverbe porte, comme en germe, le mot d’ἀσφάλεια, « garantie », qui désignera plus tard l’acte signé de la profession de foi.
- 18 Mansi, t. 16, col. 324B :… ὡρίσαμεν ἑαυτοῖς καὶ δεσμὸν ἐπιτεθείκαμεν μηκέτι ὑπογράψαι πλὴν τοῦ ὅ τι (…)
- 19 Les professions de foi (épiscopales et patriarcales) du registre ont été récemment étudiées par C. (…)
7Que cet acte ait été soumis à une formalité de dépôt dans les archives du patriarcat de Constantinople, à savoir dans les bureaux du chartophylakion, est attesté plus tard, au ixe siècle, par les actes du concile anti-photien de 869-870. Rappelons que l’ambition de ce concile était de rallier au patriarche Ignace les évêques ayant pris parti pour Photius et de leur faire signer un Libellus satisfactionis préparé par le pape Nicolas Ier. À la troisième session du concile, le 11 octobre 869, on s’aperçut que deux évêques, qui avaient été ordonnés par les patriarches Méthode et Ignace, à savoir Théodule d’Ancyre et Nicéphore de Nicée, n’avaient pas signé ce libelle. Rendus prudents par la confusion ambiante, ces derniers refusèrent d’approuver ce texte et renvoyèrent le concile « à ce qu’ils avaient signé et professé (ὑπεγράψαμεν καὶ ὡμολογήσαμεν), à savoir [leur] symbole de foi, lequel a été déposé dans le chartophylakion du vénérable patriarche au temps de [leur] ordination »18. Si l’enregistrement existait probablement de longue date, ce témoignage du ixe siècle est précieux car on ne saurait rien sans lui du versement de cette pièce dans les archives jusqu’au registre du patriarcat de Constantinople du xive siècle, lequel regroupe cette fois un nombre significatif de professions de foi d’évêques19.
- 20 Nicétas d’Ancyre, Sur le droit d’ordination, éd. et trad. J. Darrouzès, Documents inédits d’ecclési (…)
- 21 Nicétas d’Héraclée, Sur les hérésiarques, éd. et trad. J. Darrouzès, Documents inédits (cité note p (…)
8Professer sa foi pour un candidat n’était pas anodin : les évêques témoignent, quand ils l’évoquent, de l’importance de ce moment. De même que l’imposition des mains les transforme sur le plan de l’ordre, de même la profession les lie sur le plan du dogme. En 1084, dans un texte à replacer dans le contexte de la rivalité rampante entre le patriarcat de Constantinople et les métropolites de l’Empire quant à leur rôle respectif dans l’élection et l’ordination des évêques, Nicétas d’Ancyre annonce qu’il ne saurait aller contre les canons puisqu’« ayant écrit de notre propre main (οἰκειοχείρως γράψαντες), nous avons fait profession (ὡμολογήσαμεν) de les garder »20. Vers 1117, dans un placet vigoureux dirigé contre le métropolite Eustratios de Nicée qu’il accuse de propager une mauvaise doctrine, Nicétas d’Héraclée réfute son adversaire en lui refusant toute circonstance atténuante : « il est entré dans l’ordre épiscopal en ayant pris auparavant un engagement (ἀσφάλεια) » ; s’il conteste les conciles et les canons, c’est en connaissance de cause qu’« il a violé son propre engagement »21. Plus qu’un acte administratif donc, la profession de foi définit l’évêque et le maintient, sa vie durant, dans un périmètre dogmatique inchangé.
- 22 Ignace le Diacre, Vie de Nicéphore patriarche [BHG 1335], éd. C. de Boor, Nicephori archiepiscopi C (…)
9Ainsi, ce document était enregistré et fait pour durer, mais recevait-il une quelconque publicité ? À nouveau, le témoignage le plus probant date du ixe siècle, quand l’hagiographe Ignace le Diacre relate l’accès à l’épiscopat du futur patriarche de Constantinople Nicéphore Ier, le dimanche de Pâques du 12 avril 806 à Sainte-Sophie, dont il fut le témoin oculaire. Nicéphore, nous dit-il, avait écrit lui-même sa profession de foi ; le jour venu, il la prononça devant le clergé de Constantinople, puis s’avança pour l’imposition des mains. D’un geste théâtral, il déposa ensuite son texte sous l’autel de la cathédrale de la Ville. Voici cette source traduite22 :
C’est alors que (Nicéphore), ayant pris dans ses mains le tome divin de sa profession de foi (τῆς πίστεως… θεῖον τόμον), qu’il avait lui-même établi et confessé dans son cœur et de sa bouche, et qu’il prononça ensuite oralement devant son propre clergé, s’avança pour la sainte imposition des mains. Il l’invoqua à haute voix comme témoignage imprescriptible (ἀπαρέγγραπτον μάρτυρα) s’il venait à se détourner de quoi que ce fût qui y était inscrit, mais [disant] qu’il se présenterait avec cette adoration (λατρεία) véritable et sincère à l’avènement de notre Dieu grand et sauveur. Quand la célébration de ce mystère le concernant fut achevée, il en fit le dépôt en dessous de la sainte table pour qu’il soit sanctifié et transmis auprès de Dieu comme la garantie (βέβαιον) de l’acceptation (de son contenu).
- 23 L’examen est facilité par l’étude récente de H. Ghoneim, Der byzantinische Bischofsweiheritus in de (…)
- 24 Ghoneim, Der byzantinische Bischofsweiheritus (cité note précédente), p. 575. Pour la reconstitutio (…)
- 25 Ghoneim, Der byzantinische Bischofsweiheritus (cité n. 23), p. 149-185 et p. 575 ; H. Brakmann, Met (…)
- 26 Syméon de Thessalonique, Περὶ τῶν ἱερῶν χειροτονιῶν, PG 155, chap. 199, col. 408-409 : Ἐπιλέγει δὲ (…)
- 27 Syméon de Thessalonique, Περὶ τῶν ἱερῶν χειροτονιῶν, PG 155, chap. 234, col. 449-452 :… καὶ τὴν ὁμο (…)
10La preuve est une nouvelle fois incidente, qui révèle cependant la production publique de l’acte écrit et sa lecture dans un cadre liturgique précédant l’ordination. On s’attendrait par conséquent à voir ce moment sanctionné par une inscription rapide dans les sacramentaires byzantins, ces Euchologes qui transmettent la liturgie du sacre23. Pourtant la profession reste longtemps extérieure à cette liturgie et les plus anciens témoins auxquels les spécialistes reconnaissent une importance particulière du viiie au xiiie siècle – à savoir les Barberini gr. 336 (viiie siècle), Coislin gr. 213 (a. 1027) et Grottaferrata gr. Γ.β.1 (xiiie siècle) – n’exigent du candidat (à savoir, en grec, de l’ὑποψήφιος) aucune garantie doctrinale24. Il faut attendre le xive siècle et les deux commentaires de l’ordination, la Diataxis liturgique du protonotaire de la Grande Église Dèmètrios Gémistos († avant 1402) et le traité Des saintes ordinations de Syméon de Thessalonique († 1429)25, pour constater que la profession de foi est en effet prescrite dans l’église avant l’imposition des mains. Selon Syméon, lors de l’ordination épiscopale, le candidat lit debout sa profession contenant les canons fixés par les Pères, reconnaît qu’il n’a pas obtenu sa promotion par simonie et qu’il administrera de la meilleure façon son troupeau ; puis il lit sa formule de foi signée (ὑπογραφή), qui garantit l’engagement qu’il prend et gardera sa vie durant26. Pour une élection patriarcale, si le futur titulaire est un évêque qui a été transféré, il ne relira pas la profession de son ordination – tant celle-ci est désormais liée à la liturgie de la consécration, qui n’a lieu qu’une fois – et se contente de la remettre à l’assemblée ; en revanche, s’il est ordonné spécialement en vue du patriarcat, il procède comme un évêque et lit la profession écrite de sa main, sans omettre ses suscription et souscription27.
- 28 L’étude détaillée en est faite par Ghoneim, Der byzantinische Bischofsweiheritus (cité n. 23), p. 1 (…)
- 29 Métrophane de Nysse, Ἀρχιερατικόν, περιέχον τὰς θείας καὶ ἱερὰς λειτουργίας…, Venise 1714, ici p. 5 (…)
11Cette profession se complexifie au xive siècle : elle devient triple et le candidat en prononce chacune des trois étapes en s’avançant sur l’image d’un aigle disposée au centre de l’église. Sa première attestation, dans le Palatinus gr. 367 (a. 1317-1320), est celle d’un rituel en vigueur dans l’Église de Chypre sous domination latine28, elle chemine avec la même structure dans les Euchologes manuscrits puis imprimés et donne lieu à une ultime révision par Métrophane de Nysse dans son Archiératikon de 1714, laquelle passe ensuite dans les Euchologes à partir de 177629.
- 30 Voir pour l’Église grecque l’édition usuelle du Μέγα Εὐχολόγιον, Athènes 1992 [= Venise 1862], p. 1 (…)
12Cet ensemble de rituels, dont la tradition a conservé les trois taxeis successives (la première, ancienne, sans profession de foi imprimée – mais de fait pratiquée –, la deuxième à la triple profession à l’aigle et la troisième de Métrophane), se retrouve aujourd’hui dans les Euchologes en usage dans l’orthodoxie grecque ou slave30.
- 31 Arethae archiepiscopi Caesariensis scripta minora, éd. L. G. Westerink, t. 2, Leipzig 1972 (Bibliot (…)
- 32 Regestes, no 1114, p. 544. – Peut-on en revanche arguer du rôle du patriarche Luc Chrysobergès dans (…)
- 33 On verra les indications données par J. Darrouzès, Les regestes des actes du Patriarcat de Constant (…)
- 34 Nous reprenons à notre compte la remarque de Darrouzès, Ὀφφίκια, p. 443-444 : « L’histoire et la li (…)
13Quel était le contenu de la profession ancienne, celle qui échappe aux premiers sacramentaires ? Avant d’en donner deux formulaires, indiquons qu’elle commençait invariablement par le credo, souvent abrégé dans les manuscrits, et qu’elle était suivie d’un paragraphe complémentaire, plus ou moins long, comprenant des précisions théologiques susceptibles de varier. S’agissait-il, pour les évêques en ayant le talent ou l’imagination, d’un endroit de liberté ? C’est ce que laisserait croire l’exemple d’Aréthas de Césarée, dont le « Symbole de foi délivré lors de sa propre ordination épiscopale » (ca 902) est insolite : ce texte omet le credo et diffère radicalement, par sa longueur et son contenu très personnel, des formulaires connus. Si l’auteur a pu transmettre sa profession en ôtant le prologue usuel et en se limitant à un morceau de bravoure31, c’était toutefois aux patriarches, et non aux candidats, qu’il revenait en principe de modifier la formule de profession de foi. Ainsi, Michel III d’Anchialos, en 1170, y ajouta un anathème sur une interprétation de la parole du Christ « Mon Père est plus grand que moi » (Jn 14, 28)32. Mais, à nouveau, les documents sont rares qui nous montrent les patriarches à l’œuvre avant le registre du xive siècle33. Tant que tous les formulaires n’auront pas été édités et comparés, il sera difficile de juger de l’autonomie de l’évêque dans la définition de sa foi34.
La formule commune de la profession de foi des évêques
- 35 J. Löwenklau (Leunclavius), Juris graeco-romani tam canonici quam civilis tomi duo, Francfort-sur-l (…)
- 36 H. Hunger, O. Kresten, Katalog der griechischen Handschriften der Österreichischen Nationalbiblioth (…)
- 37 Selon la description très insuffisante de I. et A. I. Sakkélion, Κατάλογος χειρογράφων τῆς Ἐθνικῆς (…)
- 38 Darrouzès, Ὀφφίκια, p. 447.
- 39 H. Hunger, Katalog der griechischen Handschriften der Österreichischen Nationalbibliothek. 1, Codic (…)
- 40 Là où l’Atheniensis 1429 et le Vindobonensis jur. gr. 9 ont la formule de soumission : κατὰ πάντα ἑ (…)
14Un texte domine cependant la tradition et sert de fondement aux différentes professions de foi que nous avons rencontrées. La version publiée par Johannes Leunclavius en 1506 et réimprimée à plusieurs reprises35 provient, après enquête, du Vindobonensis jur. gr. 9, un recueil canonique de la première moitié du xiiie siècle (fol. 315v-316)36. Nous avons également rencontré ce même document dans l’Atheniensis 1429 (fol. 411v-412), un précieux manuscrit des œuvres canoniques de Jean Zonaras, daté du xiie siècle37. Ce formulaire intègre une promesse de soumission envers un certain patriarche Nicolas qui a trompé les commentateurs, laissant penser que « nous n’avons que des formules attribuées à des patriarches »38. Or il existe une autre recension ancienne, éditée ci-après selon le Vindobonensis hist. gr. 7, un autre recueil canonique daté de ca 120039, qui conserve au fol. 231 un formulaire identique à celui de Leunclavius, mais spécifiquement dédié aux évêques des métropoles40. Ceci démontre bien que l’usage de la profession de foi ne se limitait pas aux métropolites ordonnés dans la capitale et c’est pourquoi nous donnons le texte de cette recension accompagné d’une traduction.
- a ἐπιφυλακὴ ms.
- b γραφὲν ms.
Ἡ ἀσφάλεια καὶ τὸ ἅγιον σύμβολον ὅπερ γράφει ὁ μέλλων χειροτονεῖσθαι ἐπίσκοπος.
Ὁ δεῖνα ἐλέῳ Θεοῦ πρεσβύτερος καὶ ὑποψήφιος τῆς θεοσώστου πόλεως τῆσδε.
Πιστεύω εἰς ἕνα Θεὸν πατέρα παντοκράτορα, καὶ τὰ ἑξῆς.
Πρὸς δὲ τούτοις ἀποδέχομαιτὰς ἁγίας καὶ οἰκουμενικὰς ἑπτὰ συνόδους, αἵτινες ἐπὶ φυλακῇa τῶν σεπτῶν δογμάτων συνηθροίσθησαν, καθομολογῶ τοὺς ὑπ’αὐτῶν διωρισμένους στέργειν καὶ φυλάττειν κανόνας καὶ τὰς ἁγίας διατάξεις, ὅσαι τοῖς ἱεροῖς ἡμῶν πατράσι κατὰ διαφόρους καιροὺς καὶ χρόνους ἐτυπώθησαν, πάντας οὓς ἀποδέχονται συναποδεχόμενος καὶ οὓς ἀποστρέφονται συναποστρεφόμενος· ἔτι δὲ καὶ τὴν ἐκκλησιαστικὴν εἰρήνην ὁμολογῶ φυλάττειν, καὶ κατ’οὐδένα τρόπον ἐναντία ταύτης φρονεῖν διὰ βίου παντός. Κατὰ πάντα ἑπόμενος καὶ συμφωνῶν ὁ δεῖνα τῷ ἁγιωτάτῳ μητροπολίτῃ, προσεπαγγέλλομαί τε ἐν φόβῳ Θεοῦ καὶ θεοφιλεῖ γνώμῃ τὴν ἐγχειρισθεῖσάν μοι ποίμνην ἰθύνειν, πάσης πονηρᾶς ὑπολήψεως καθαρὸν ἐμαυτὸν συντηρῶν, ὅσον μοι περίεστι δύναμις.
Ἐγράφηb ταῦτα διὰ χειρὸς ἐμοῦ τοῦδε πρεσβυτέρου καὶ ὑποψηφίου τῆς θεοσώστου πόλεως τῆσδε, μηνὶ τῷδε ἰνδικτιῶνος τῆσδε ἔτους τοῦδε.
Garantie et saint symbole qu’écrit celui qui va être ordonné évêque.
Untel par la grâce de Dieu prêtre et candidat de la ville unetelle gardée de Dieu.
Je crois en un seul Dieu, le Père tout-puissant, etc.
Par ailleurs, j’accepte les sept saints synodes œcuméniques, lesquels ont été rassemblés pour la préservation des dogmes vénérables, je promets d’agréer et de préserver les canons qui ont été définis par eux et les saintes dispositions qui ont été fixées par nos saints Pères en divers temps et époques, en accueillant moi aussi tous ceux qui les accueillent et en me détournant de ceux qui s’en détournent. Je confesse encore préserver la paix de l’Église et ne rien penser qui lui soit contraire ma vie durant. En suivant et en s’accordant en tout avec le très saint métropolite, moi untel, je prends l’engagement, dans la crainte de Dieu et une volonté agréable à Dieu, de diriger le troupeau qui m’a été confié en me gardant moi-même pur de toute mauvaise opinion, autant que j’en aurai la force.
Ceci a été écrit de la main de moi untel, prêtre et candidat de la cité unetelle gardée de Dieu, au mois untel, indiction unetelle, année unetelle.
15Le titre distingue bien les deux aspects du document : l’ἀσφάλεια, un écrit autographe servant de garantie, et le contenu de l’écrit, le σύμβολον ou profession de foi, à savoir le credo augmenté du paragraphe édité. Cette dichotomie correspond parfaitement à celle que faisait le concile de Carthage entre ὑπογραφή (ce mot est d’ailleurs substitué à ἀσφάλεια dans l’Atheniensis 1429) et ὁμολογία.
- 41 Nicétas d’Amasée, Sur le droit de vote du patriarche, éd. et trad. J. Darrouzès, Documents inédits (…)
16Dater ce formulaire n’est guère aisé, mais il est en tout cas plus ancien que nos témoins manuscrits puisque Nicétas d’Amasée en fait état dès la fin du xe siècle. Défendant vers 995 les droits du patriarche sur les élections des métropolites (au prétexte que ces derniers ne sont pas autocéphales mais des suffragants du siège de Constantinople), celui-ci cite verbatim la profession (dans sa forme patriarcale) qu’il avait lui-même prêtée : « En effet, c’est d’être électeur avec [le patriarche] que les canons m’ordonnent ; ainsi d’ailleurs à mon ordination j’ai signé : “En suivant et en s’accordant en tout avec le très saint patriarche” (ἐνεγραψάμην κατὰ πάντα ἑπόμενος καὶ συμφωνῶν τῷ ἁγιωτάτῳ πατριάρχῃ) comme avec la tête, et non pas de joindre mon vote à celui de tel ou tel métropolite, mon égal en dignité, de le suivre et de m’accorder avec lui »41.
- 42 Ces textes échappent la plupart du temps aux catalogues spécialisés : nous les avons isolés en part (…)
17La paternité du texte en revanche ne peut être fixée : le Nicolas cité dans la version de Leunclavius ne saurait en être l’auteur et il est inutile de chercher s’il s’agit de Nicolas Ier Mystikos, Nicolas II Chrysobergès ou Nicolas III Grammatikos, puisque ce nom est une simple indication chronologique du patriarcat sous lequel le formulaire fut un jour utilisé. Une enquête menée dans les manuscrits démontre du moins l’abondante postérité du document. Voici une liste d’exemples avec une courte analyse de leurs contenus qui attendent une étude plus poussée42.
1. Atheniensis 1429 (xiie siècle, fol. 411v-412)
18Titre : Ἡ ὑπογραφὴ ἣν ποιεῖ ὁ μέλλων χειροτονηθῆναι ἐπίσκοπος ἔστιν αὕτη.
19Contenu : formulaire édité, patriarcal (sous Nicolas), impersonnel.
20Formule de conclusion : Ἐγράφη ταῦτα διὰ χειρὸς ἐμοῦ δεῖνος πρεσβυτέρου καὶ ὑποψηφίου τῆς θεοσώστου πόλεως δείνης (sic), μηνὶ καὶ ἰνδικτιῶνι.
2. Vindob. hist. gr. 7 (ca 1200, fol. 231, texte édité ci-dessus)
21Titre : Ἡ ἀσφάλεια καὶ τὸ ἅγιον σύμβολον ὅπερ γράφει ὁ μέλλων χειροτονεῖσθαι ἐπίσκοπος.
22Contenu : formulaire édité, métropolitain (sans nom), impersonnel.
23Conclusion : Ἐγράφη ταῦτα διὰ χειρὸς ἐμοῦ τοῦδε πρεσβυτέρου καὶ ὑποψηφίου τῆς θεοσώστου πόλεως τῆσδε, μηνὶ τῷδε ἰνδικτιῶνος τῆσδε ἔτους τοῦδε.
3. Vindobonensis jur. gr. 9 (1re moitié du xiiie siècle, fol. 315v-316)
24Titre : Ἡ παρὰ τῶν θεοφιλεστάτων μητροπολιτῶν καὶ ἀρχιεπισκόπων συνήθως ἐν τῷ καιρῷ τῆς χειροτονίας γινομένου (sic) τοῦ συμβόλου ἀσφάλεια.
25Contenu : formulaire édité, patriarcal (sous Nicolas), impersonnel, imprimé (voir ci-dessus n. 35).
26Formule de conclusion : Ἐγράφη ταῦτα διὰ χειρὸς ἐμοῦ αὐτοῦ ὁ δεῖνα καὶ ὑποψηφίου τῆς θεοσώστου πόλεως ὁ δεῖνα (sic), μηνὶ καὶ ἰνδικτιῶνι.
4. Ambrosianus Q 76 sup. (Martini-Bassi 682) (xiiie siècle, fol. 345-346)
27Titre : Κωνσταντῖνος ὁ εὐτελὴς πρεσβύτερος καὶ ὑποψήφιος τῆς ἁγιωτάτης μητροπόλεως vacat, εἶθ’οὕτως· τὸ Πιστεύω εἰς ἕνα Θεὸν μέχρι τέλους, μετὰ καὶ τῆς προσθήκης ταύτης, ἧς ἡ ἀρχὴ ἔχει οὕτως.
28Contenu : édité avec ajouts comnènes et autres développements, patriarcal (sans nom), personnel mais signature non autographe.
29Formule de conclusion : Ἐγράφη ταῦτα διὰ χειρὸς ἐμοῦ Κωνσταντίνου πρεσβυτέρου καὶ ὑποψηφίου τῆς ἁγιωτάτης μητροπόλεως vacat, μηνὶ vacat ἰνδικτιῶνος vacat.
5. Vaticanus gr. 1455 (fin xiiie siècle, fol. 222)
30Titre : Ἡ περὶ τῶν θεοφιλεστάτων μητροπολιτῶν καὶ ἀρχιεπισκόπων συνήθως ἐν τῷ καιρῷ τῆς χειροτονίας γινομένη τοῦ συμβόλου ἀσφάλεια.
31Contenu : formulaire édité, patriarcal (Nicolas), impersonnel mais signature autographe.
32Formule de conclusion : Ἔγραψα ταῦτα διὰ χειρὸς ἐμοῦ αὐτοῦ ὁ δεῖνα πρεσβύτερος καὶ ὑποψήφιος τῆς θεοσώστου πόλεως τῆς δεῖνος, μηνὶ καὶ ἰνδικτιῶνι.
33Signature : + ὁ ταπεινὸς Μακάριος ἱερομόναχος καὶ ὑποψήφιος.
6. Vaticanus gr. 840 (xive siècle, fol. 239v-240)
34Titre : Ἐπίσκοπος Ἰάκωβος ὑποψήφιος τῆς ἁγιωτάτης ἐπισκοπῆς οἰκείᾳ χειρὶ προέταξα.
35Contenu : formulaire édité avec ajouts comnènes, patriarcal (sans nom), personnel mais sans signature autographe.
36Formule de conclusion : Ἐγράφη ταῦτα διὰ χειρὸς ἐμοῦ τοῦ εὐτελοῦς ἱερομονάχου καὶ ὑποψηφίου τῆς ἁγιωτάτης ἀρχιεπισκοπῆς τῶν [τῆς ms.] νήσων Λήμνου καὶ Ἴμβρου Ἰακώβου, μηνὶ φευρουαρίου ἰνδικτιῶνος δʹ ἔτους ͵ϛοῦωοῦ κοῦ θου + [février 1321].
7. Atheniensis 1379 (xviie siècle, fol. 362-363v)
37Titre : Ὁμολογία τοῦ ἐπισκόπου. Ὁ δεῖνα ἐλέῳ Θεοῦ ὑποψήφιος τῆς ἁγιωτάτης μητροπόλεως δεῖνος ἢ ἐπισκοπῆς, οἰκείᾳ χειρὶ προέταξα.
38Contenu : formulaire avec ajouts comnènes et paléologues, patriarcal (patriarche non nommé), impersonnel.
39Formule de conclusion : Ὑπεγράφη ταῦτα διὰ χειρὸς ἐμοῦ δεῖνος ἱερομονάχου καὶ ὑποψηφίου τῆς ἁγιωτάτης μητροπόλεως τῆσδε, μηνὶ τῷδε εἰς τὰς ὧδε, ἰνδικτιῶνος τῆσδε, ἔτους ͵ζου… [après 1491].
- 43 Sur la signature des actes notariés : H. G. Saradi, Notai e documenti greci dall’età di Giustiniano (…)
- 44 On lit ces anathèmes dans l’édition de J. Gouillard, Le synodikon de l’Orthodoxie : édition et comm (…)
40Il règne dans cet ensemble un joyeux désordre. Certes, le document a l’apparence d’une pièce notariée : qu’il soit vierge (nos 1, 2, 3, 7) ou personnel (nos 4, 5, 6), on attend une suscription et une souscription que caractérise le couple προέταξα-ὑπέταξα/ὑπέγραψα, de même que l’expression οἰκείᾳ χειρί (nous avons vu plus haut οἰκειοχείρως). Ces marques attendues de l’authenticité donnent sa valeur légale au document, ainsi qu’il en va dans tant d’autres actes de la pratique43. Quant au formulaire, il n’est pas fixe et évolue au long des controverses religieuses, ce qui est logique : ainsi les ajouts comnènes comprennent-ils des anathèmes contre Eustratios de Nicée, Michel Protekdikos, Nicéphore Basilakès, Sotèrichos Panteugénos, et ils mentionnent le tome de Manuel Ier Comnène sur « le Père est plus grand que moi », ce qui correspond à l’enrichissement contemporain du Synodikon du dimanche de l’Orthodoxie44. Mais ces textes témoignent surtout d’une pratique routinière et presque désinvolte : la formule périmée de soumission au même patriarche Nicolas est utilisée du xiie au xive siècle sans qu’on se préoccupe d’y remplacer le nom du patriarche régnant (nos 1, 3, 5) ; un acte porte le nom et la signature non autographe de Constantin, mais la date et l’évêché de destination sont oubliés (no 4) ; Macaire appose sa signature autographe en bas d’un formulaire resté vierge (no 5). Il y a là un gouffre entre la solennité de la performance liturgique, l’importance de l’engagement dogmatique et l’absence de soin dans la rédaction d’un document qui s’apparente bien souvent à un simple procès-verbal d’installation.
La profession de foi inédite de Photius
- 45 Hunger, Katalog (cité n. 35), p. 13. Dans le manuscrit, cette pièce porte le numéro ρβʹ (102).
- 46 L’acte est mentionné dans Das Register des Patriarchats von Konstantinopel, éd. H. Hunger et O. Kre (…)
41Dans le même Vindob. hist. gr. 7 déjà cité (ca 1200, fol. 231r-v)45, le formulaire que nous venons de donner est suivi d’un autre attribué au patriarche Photius (858-867, 877-886). Le texte, bien que cité plusieurs fois dans la littérature spécialisée46, est demeuré inédit, peut-être parce que sa brièveté et sa neutralité n’en garantissent guère, de prime abord, l’authenticité. En voici l’édition suivie d’une traduction.
Ἔκδοσις Φωτίου τοῦ ἁγιωτάτου πατριάρχου Κωνσταντινουπόλεως.
Σύμβολον πίστεως πρὸς τοὺς μέλλοντας χειροτονεῖσθαι ἐπισκόπους.
- c σωσηκόσμους ms.
- d ἀποστρέφομε ms.
- e παρῶ παρελάβεται ms.
- f ἐπεύχομε ms.
- g ἐλεήμωνι ms.
Πιστεύω εἰς ἕνα Θεὸν πατέρα παντοκράτορα ποιητὴν οὐρανοῦ καὶ γῆς, καὶ τὰ ἑξῆς.
Οὕτω φρονῶν καὶ διομολογῶν τὴν ἐν τῇ καθολικῇ τε καὶ ἀποστολικῇ ἐκκλησίᾳ ἐφιδρυ-μένην τε καὶ κηρυττομένην πίστιν, τὰς ἁγίας καὶ οἰκουμενικὰς ἑπτὰ συνόδους ἀποδεχό-μενος, ἅπαντά τε τὰ ὑπ᾿ αὐτῶν κεκηρυγμένα καὶ ἀποδοχῆς ἠξιωμένα συναποδεχόμενος, ἀναθεματίζω οὓς ἀνεθεμάτισαν, κατασπαζόμενος δὲ καὶ μεγαλύνων οὓς ἐπευφήμησαν, ἐξαιτούμενος καὶ ἐπιδεόμενος τῆς ὑπερενδόξου δεσποίνης ἡμῶν Θεοτόκου καὶ ἀειπαρθένου Μαρίας τὰς σωσικόσμουςc πρεσβείας καὶ πάντων τῶν ἁγίων τῶν ἀπ᾿ αἰῶνος εὐαρεστη-σάντων Θεῷ, προσκυνῶν αὐτῶν εἰλικρινῶς καὶ τὰ τίμια λείψανα· ταῖς δὲ ἱεραῖς καὶ σεπταῖς εἰκόσι Χριστοῦ καὶ τῶν αὐτοῦ ἁγίων, ταῖς ἐκ χρωμάτων καὶ τῆς ἄλλης κατασκευασμέναις ὕλης, τὴν κατὰ σχέσιν τιμὴν καὶ προσκύνησιν ἀπονέμω κατὰ ἀναλογίαν τῆς τῶν πρωτο-τύπων σεβασμιότητος. Τοὺς δέ τι τῶν εἰρημένων διαστρέφοντας καὶ μὴ ἀποδεχομένους ἀναθεματίζω καὶ ἀποστρέφομαιd κατὰ τὴν διδασκαλίαν τοῦ μακαρίου Παύλου, ὅστις τῶν ἀπορρήτων καὶ μύστης ἐχρημάτισε καὶ μυσταγωγός. « Εἴ τις » γάρ φησι « εὐαγγελίζεται ὑμῖν παρ᾿ ὃ παρελάβετεe, ἀνάθεμα ἔστω » [Ga 1, 8]. Αὕτη μου ἡ τῆς πίστεως ὁμολογία καὶ ἡ ἐν ταύτῃ ἐλπίς. Μετὰ ταύτης καὶ ὁμολογῶ καὶ ἐπεύχομαιf τὸν ἐνταῦθα διανῦσαι βίον.
Καὶ ταύτην ἀσφαλῶς κατέχων, ἐλπίζω παραστῆναι τῷ βήματι τοῦ Χριστοῦ, καὶ ῥυσθῆναι τῆς ἐκεῖθεν φοβερᾶς καὶ ἀδεκάστου κρίσεως. Ἐν Χριστῷ Ἰησοῦ τῷ φιλανθρώπῳ καὶ ἐλεήμονιg Θεῷ ἡμῶν, ᾧ ἡ δόξα σὺν τῷ πατρὶ καὶ συνανάρχῳ καὶ ζωαρχικῷ καὶ ὁμοουσίῳ πνεύματι, νῦν καὶ ἀεὶ καὶ εἰς τοὺς αἰῶνας τῶν αἰώνων. Ἀμήν.
Édition de Photius, très saint patriarche de Constantinople.
Symbole de foi pour ceux qui s’apprêtent à être ordonnés évêques.
Je crois en un seul Dieu, le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre, etc.
Pensant ainsi et professant la foi qui a été établie et est proclamée dans l’Église catholique et apostolique, recevant les sept saints synodes œcuméniques et acceptant également tout ce qui a été proclamé par eux et qui a été reçu, j’anathématise ceux qu’ils ont anathématisés, j’embrasse et je glorifie ceux qu’ils ont acclamés, en demandant et en invoquant l’intercession qui sauve le monde de notre Dame la très glorieuse Mère de Dieu toujours vierge Marie, de tous les saints qui se sont montrés agréables à Dieu dans les siècles, en vénérant aussi sincèrement leurs précieuses reliques. Aux saintes et vénérables icônes du Christ et de ses saints, celles qui sont fabriquées de peinture et de toute autre matière, je rends honneur et vénération selon la relation et selon l’analogie de la vénération due à leurs prototypes. Ceux qui détournent et refusent d’accepter quoi que ce soit de ce qui a été dit, je les anathématise et je m’en détourne selon l’enseignement du bienheureux Paul, qui a été initié aux choses secrètes et (nous) y a initiés : « Si quelqu’un », dit-il, « vous évangélise contrairement à ce que vous avez reçu, qu’il soit anathème » [Ga 1, 8]. Voilà quelle est ma profession de foi et en elle mon espérance. C’est avec elle que je confesse et fais le vœu de mener ma vie ici-bas. La conservant fermement, j’espère me présenter devant le tribunal du Christ et être sauvé de son jugement terrible et intègre. En Christ Jésus philanthrope notre Dieu miséricordieux, à lui la gloire avec le Père et l’Esprit, lui aussi sans commencement, vivifiant et consubstantiel, maintenant et toujours et pour les siècles des siècles. Amen.
- 47 Voir D. Dèmètrakos, Μέγα λεξικὸν ὅλης τῆς Ἑλληνικῆς γλώσσης, t. 5, Athènes 1964, s.v. ἔκδοσις, déf. (…)
- 48 Regestes, no 567 ; Darrouzès, Ὀφφίκια, p. 446 n. 6.
42Le terme d’« édition » (ekdosis) cerne la nature du document : il désigne la « rédaction » ou la « version » d’un texte préexistant à laquelle on prévoit de donner une publicité47. Cette « édition » se distingue de la « publication » à proprement parler : s’il est certain qu’une profession de foi définie par un patriarche devait être suivie d’un acte de « promulgation », ce n’est pas la nature de notre texte et le mot d’« ordonnance » que proposent les Regestes des actes du Patriarcat est trop fort48. Cette profession de foi est en réalité le remaniement d’un texte de même nature, lequel est peut-être celui placé juste auparavant dans le manuscrit. Cependant ce formulaire ne ménage aucune place pour inscrire le nom du candidat, celui de son évêché, la date de la signature ou la formule d’accord avec un métropolite ou un patriarche. Ne s’agirait-il pas alors d’une profession de foi individuelle de Photius, prononcée dans des circonstances particulières et plus tard proposée aux ordinands, voire d’une profession de foi anonyme placée ultérieurement sous le patronage d’un nom prestigieux ?
- 49 Regestes, no 456 ; les sources utilisent pour décrire cet engagement les termes : ἔγραψεν ἐνωμότως, (…)
- 50 Voici le passage complet d’après Gesta sanctae… (cité n. 18), p. 316297-316 : Variam et diversam ma (…)
- 51 Joannou, Discipline générale antique, 1.1, p. 308-309 (= Mansi, t. 16, col. 404) : Ἦλθε φήμη ταῖς ἀ (…)
43Relevons, pour entamer la démonstration, que le contexte historique de la seconde moitié du ixe siècle ne s’oppose pas à une telle attribution. Dans les années mouvementées des doubles patriarcats successifs d’Ignace et de Photius, les promesses et les engagements de fidélité furent de mode et souvent de courte durée. Le reproche en est fait à Photius qui, peu avant son premier avènement en décembre 858, avait fait la promesse écrite de sa main (ἰδιόχειρος ὁμολογία) de ne rien intenter contre son prédécesseur Ignace et de reconnaître le clergé que celui-ci avait ordonné, promesse qui ne fut pas respectée49. Il est d’autre part connu, grâce au 9e canon du concile anti-photien de 869-870 – canon préservé dans la seule version latine d’Anastase le Bibliothécaire –, que Photius, entouré d’un cercle d’élèves avant son patriarcat, « s’attachait par des écrits signés de sa propre main (propriae manus subscriptionibus) l’adhésion de sa clientèle (adhaerentes sibi clientes) venue apprendre la sagesse [profane] »50 ; le concile proclama la dissolution de ces liens, qui valaient apparemment encore, et il interdit la signature de tels documents à l’avenir. Mais il existe une autre forme de promesse photienne dont fait état le 8e canon du même concile – cette fois conservé dans la traduction latine comme dans l’épitomé grec des actes. On y apprend que le patriarche exigeait des déclarations autographes (χειρόγραφον ποιεῖν, propriae manus scripta facere) du clergé (a sacerdotali catalogo, mots absents du grec) qui formait son parti (ἴδιον συνασπισμόν, ad propriam tutelam). Cet usage, constate le concile, s’était répandu chez les autres patriarches. La pratique fut interdite et les évêques autorisés à ne signer qu’un unique document, celui « portant sur la vraie foi, exigé d’après le formulaire et la tradition (κατὰ τύπον καὶ συνήθειαν, secundum formam et consuetudinem) lors de l’ordination épiscopale »51. On comprend que Photius avait innové en proposant à son clergé de signer un formulaire supplémentaire et que le concile souhaita maintenir la seule formule habituelle, qui pourrait bien être celle éditée plus haut, mais il n’est pas dit que l’innovation du patriarche ait été d’introduire la nouvelle profession de foi épiscopale, que nous venons aussi de donner.
- 52 Voir le commentaire de L. Canfora, Le « cercle des lecteurs » autour de Photios : une source contem (…)
- 53 Mansi, t. 16, col. 384 ; Gesta sanctae… (cité n. 18), p. 25686 -25797. Également : Canfora, Le « ce (…)
44Une confusion volontaire et polémique a pu être entretenue entre les deux formes de fidélité que s’était ménagées Photius, avant et après son patriarcat52. Pendant la huitième session du concile, Baanès annonça qu’en faveur du patriarche « le clergé, le sénat et toute la Ville [avaient] souscrit, de façon forcée, des thèses injustes », et que l’empereur avait donné son accord pour qu’on rassemblât ces documents et qu’on les brûlât. On incendia donc dans un vase de cuivre le contenu d’un grand sac de documents (τόμοι… χειρoγράφων, tomi chirographorum) signés par « tout le personnel presbytéral, tout le tagma des clercs de la Grande Église [de Saint-Sophie], ceux des laïcs (τῶν ἔξω, expression non comprise par Anastase), les grands et les petits, tous ceux de la dignité sénatoriale et tous les autres illustres ou méconnus, ceux qui ont exercé tout art, science ou autre profession, les cordonniers, poissonniers, menuisiers, couturiers, et les autres du même acabit ». Suit la mention des actes des conciles de 861 et 867, qui périrent également par le feu53. Si la liste des fidèles de Photius finit dans l’outrance en prêtant au patriarche l’appui de marchands et d’artisans, il est certain que celui-ci avait érigé la souscription de promesses en système politique. Autrement dit, il n’en était pas à l’édition d’un formulaire près, et qu’il soit l’auteur de notre document est donc une hypothèse recevable.
- 54 Sur Photius et l’iconoclasme, voir les opinions opposées de F. Dvornik, The Patriarch Photius and I (…)
- 55 Sur ce contexte, voir par exemple G. Dagron, L’Église et l’État (milieu ixe-fin xe siècle), dans Hi (…)
- 56 Le canon 3 du concile de 869-870 : Joannou, Discipline générale antique, 1.1, p. 297-299 (= Mansi, (…)
- 57 C’est l’objet de la cinquième session du concile de 879-880 : Mansi, t. 17, col. 493-512.
45Thématiquement, il est peu de points saillants dans cette profession de foi, sauf le passage sur les icônes et les reliques. Celui-ci convient bien au patriarche : à lire les œuvres de Photius en effet, l’iconoclasme aurait survécu au rétablissement des images en 843 et serait demeuré comme un feu mal éteint au long du ixe siècle54. Il est vrai que Michel III en avait appelé au pape Nicolas Ier au nom de l’iconoclasme pour convoquer le concile de 86155, que le troisième canon du concile anti-photien de 869-870 jeta l’anathème sur le parti iconoclaste de Théodore Krithinos56, et que Photius lui-même exigea des légats du pape Jean VIII, lors du concile photien de 879-880, qu’ils reconnussent expressément le caractère œcuménique du concile de Nicée II de 787 sur les images, alors vieux de près d’un siècle57. L’insistance de notre document sur ce point est un argument qui renforce la présomption d’authenticité.
- 58 Photius, Ep. 1, éd. B. Laourdas et L. G. Westerink, Photii patriarchae constantinopolitani Epistula (…)
46Il est plus éclairant encore d’établir des parallèles avec les professions de foi du patriarche qui ont été préservées dans sa correspondance. La première se trouve dans une lettre célèbre envoyée par Photius à Boris-Michel de Bulgarie en 865, peu après le baptême de ce souverain58. Un air de parenté rapproche d’abord les deux incipit :
Profession pour les évêques, cf. supra. |
Ep. 1, p. 353-56. |
47Le passage sur les icônes trouve un peu plus loin une contrepartie presque littérale :
Profession pour les évêques, cf. supra. |
Ep. 1, p. 16456-458. |
- 59 Photius, Ep. 288, éd. B. Laourdas et L. G. Westerink, Photii patriarchae constantinopolitani Epistu (…)
48Mais plus claire encore est la dépendance par rapport à une seconde profession de foi que Photius envoya au pape Nicolas Iervers 86059.
Profession pour les évêques, cf. supra. |
Ep. 288, p. 118117-119, 120164-168. |
- 60 Sur les onze occurrences données en janvier 2016 par le corpus du Thesaurus Linguae Graecae, quatre (…)
- 61 Photius, Homélies, éd. B. Laourdas, Φωτίου ὁμιλίαι, Athènes 1959 (Ἑλληνικά. Παράρτημα 12) : Hom. 5, (…)
49Ajoutons, pour finir, le lexique : le mot σωσίκοσμος, « sauveur du monde », qui est rare et goûté par Photius60, ou encore, dans la doxologie, ces trois adjectifs communs caractérisant ici l’Esprit saint (συνάναρχος, ζωαρχικός et ὁμοούσιος), dont nous n’avons pas trouvé d’emploi simultané ailleurs que dans les homélies de notre patriarche61.
- 62 Texte donné sous le titre : Σύμβολον πανεκκλησιαστικὸν ἐκτεθὲν πανευσεβῶς παρὰ Φωτίου τοῦ ἁγιωτάτου (…)
50La question de l’authenticité est pour nous tranchée : malgré le caractère impersonnel du texte et sa tradition manuscrite limitée à un seul manuscrit connu à ce jour, le document est de la main de Photius et il ne procède pas, comme on aurait pu le soupçonner, d’un découpage mécanique dans les professions antérieures du patriarche – le cas existe au moins dans un autre manuscrit que nous avons rencontré, l’Atheniensis EBE 94 (ixe-xe siècle, fol. 312r-v)62 – et dès lors rien ne s’oppose à ce que Photius soit l’auteur d’une profession de foi pour l’ordination des évêques. L’étude ci-dessus nous invite enfin à placer la rédaction de notre document dans les années 860, soit lors du premier patriarcat de Photius (858-865).
51Au ixe siècle, il y a déjà bien longtemps que l’habitude a été prise de faire signer et prononcer aux candidats à l’épiscopat une profession de foi peu avant leur ordination. L’usage en est suggéré par le concile de Carthage de 418 et attesté par la Novelle 137 de Justinien de 565. Cette profession, qui avait vocation à être enregistrée et conservée dans les bureaux compétents d’une métropole ou d’un patriarcat, dut évoluer à travers les siècles, ne serait-ce que pour prendre en compte le nombre des conciles œcuméniques venus préciser le dogme chrétien ; à partir de l’époque comnène, elle rendit compte de controverses plus récentes. Elle donnait lieu à une production de l’acte écrit dans l’église et à une lecture publique peu avant l’imposition des mains, ce dont témoigne l’ordination de Nicéphore Ier en 806. Mais ce texte à la double nature administrative et dogmatique ne prit que progressivement sa place dans les textes liturgiques de l’ordination et n’intégra qu’à partir du xive siècle les Euchologes et autres archiératika.
52De l’époque de l’Antiquité tardive, aucun formulaire ne nous a été conservé et la profession de foi pour les évêques la plus répandue à Byzance, citée indirectement vers 995, se trouve dans un manuscrit du xiie siècle. L’« édition » par Photius du symbole de foi des ordinands, dont nous avons conclu à l’authenticité et placé la rédaction possible vers les années 860, est bien techniquement le premier formulaire connu de ce type, mais nous savons que son auteur s’autorisait d’un usage existant, probablement celui de la formule usuelle sus-citée. Photius, en tant que patriarche, avait toute légitimité pour composer un tel texte et sa marque personnelle fut d’y loger, comme dans tant d’autres de ses œuvres, un souci inquiet pour le respect des images. Cependant, pour Ignace et ses partisans, Photius était un imposteur, faussement revêtu de l’apparence de l’épiscopat, dont l’influence comme laïc et le gouvernement comme patriarche s’étaient trop appuyés sur un système de promesses et d’engagements personnels. Le déchaînement contre ce procédé lors du concile anti-photien de 869-870 fournirait une explication plausible à l’échec de l’inscription de notre document dans la tradition orthodoxe, à la pauvreté de sa transmission et au succès jamais démenti de la formule traditionnelle.
53Voici l’histoire possible d’une source orpheline que nous voulions remettre à Michel Kaplan, non pas comme une promesse ou une garantie, mais bien comme un témoignage d’estime et de gratitude.
Abréviations
54Darrouzès
J. Darrouzès, Recherches sur les ὀφφίκια de l’Église byzantine, Paris 1970 (Archives de l’Orient chrétien 11)
55Joannou, Discipline générale antique
P.-P. Joannou, Discipline générale antique. 1.1, Les canons des conciles œcuméniques. 1.2, Les canons des synodes particuliers, Grottaferrata 1962 (Fonti 9)
56Regestes
V.Grumel, J. Darrouzès, Les regestes des actes du Patriarcat de Constantinople. 1, Les actes des patriarches. Fasc. 2 et 3, Les regestes de 715 à 1206, Paris 19892 (Le Patriarcat byzantin 1)
NOTE
1 Cette étude a bénéficié de fructueux échanges avec Alexis Chryssostalis, Daniel Galadza et Vassiliki Kravari : qu’ils soient ici remerciés. Sauf indication contraire, les traductions des sources sont nôtres.
2 Sur l’élection des évêques dans l’Antiquité tardive, voir les trois articles fondateurs de R. Gryson, Les élections ecclésiastiques au iiie siècle, Revue d’histoire ecclésiastique 68/2, 1973, p. 353-404 ; Les élections épiscopales en Orient au ive siècle, Revue d’histoire ecclésiastique 74/2, 1979, p. 301-345 ; Les élections épiscopales en Occident au ive siècle, Revue d’histoire ecclésiastique 75/2, 1980, p. 257-293. Voir également Episcopal Elections in Late Antiquity, éd. J. Leemans et al., Berlin/Boston 2011 (Arbeiten zur Kirchengeschichte 119) ; P. Norton, Episcopal Elections 250-600. Hierarchy and Popular Will in Late Antiquity, Oxford 2007 (Oxford Classical Monographs) ; O. Condorelli, Ordinare – iudicare. Ricerche sulla potestà dei vescovi nella Chiesa antica e altomedievale (secoli ii-ix), Rome 1997 (I Libri di Erice 18).
3 Hippolyte de Rome, Tradition apostolique, éd. et trad. B. Botte, La tradition apostolique de saint Hippolyte. Essai de reconstitution, 5e éd. A. Gerhards et S. Felbecker, Münster 1989 (Liturgiewissenschaftliche Quellen und Forschungen 39), p. 6-17 (repris dans SC 11bis, Paris 1968, p. 40-46).
4 Les constitutions apostoliques. 3, Livres VII et VIII, éd. et trad. M. Metzger, Paris 1987 (SC 336), p. 138-150, ici p. 141-142.
5 P. Van Nuffelen, The Rhetoric of Rules and the Rule of Consensus, dans Episcopal Elections in Late Antiquity, éd. J. Leemans et al. (cité n. 2), p. 243-258.
6 Parmi les études importantes, on citera C. Rapp, Holy Bishops in Late Antiquity. The Nature of Christian Leadership in an Age of Transition, Berkeley / Los Angeles / Londres 2005 (The Transformation of the Classical Heritage 37) ; A. Sterk, Renouncing the World Yet Leading the Church. The Monk-Bishop in Late Antiquity, Cambridge MA 2004.
7 P. Van Nuffelen, J. Leemans, Episcopal Elections in Late Antiquity : Structures and Perspectives, dans Episcopal Elections, éd. J. Leemans et al. (cité n. 2), p. 1-19, ici p. 8-9 : « In the relative disregard for the actual ordination this betrays a modern perspective on episcopal elections : what is important for us, is what happens before the ordination, the correct procedure or the kowtowing and back-stabbing. The actual ordination if often seen by us as the merely ceremonial endpoint of that process. The ancient church did not see it that way. »
8 Citons en particulier Darrouzès, Ὀφφίκια, p. 148-158 (l’évolution des rites de l’ordination épiscopale), p. 443-450 (la profession de foi). Voir également, d’après Darrouzès et les Regestes : O. Raquez, Les confessions de foi de la chirotonie épiscopale des Églises grecques, dans Traditio et progressio. Studi liturgici in onore del Prof. Adrien Nocent, éd. G. Farnedi, Rome 1988 (Studia anselmiana 95. Analecta liturgica 12), p. 469-485, ici p. 470-472. Pour l’évêque méso-byzantin, nous exprimons ci-après une opinion différente de celle de B. Moulet, Évêques, pouvoir et société à Byzance, viiie-xie siècle. Territoires, communautés et individus dans la société provinciale byzantine, Paris 2011 (Byz. Sorb. 25), p. 273-276. Sur l’élection de l’évêque paléologue, l’étude de J. Preiser-kapeller, Der Episkopat im späten Byzanz. Ein Verzeichnis der Metropoliten und Bischöfe des Patriarchats von Konstantinopel in der Zeit von 1204 bis 1453, Sarrebruck 2008, p. x-xii (élection et ordination), n’aborde pas notre thème.
9 Joannou, Discipline générale antique, 1.2, Laodicée, can. 12, p. 135 : Περὶ τοῦ τοὺς ἐπισκόπους κρίσει τῶν μητροπολιτῶν καὶ τῶν πέριξ ἐπισκόπων καθίστασθαι εἰς τὴν ἐκκλησιαστικὴν ἀρχήν, ὄντας ἐκ πολλοῦ δεδοκιμασμένους ἔν τε τῷ λόγῳ τῆς πίστεως καὶ τῇ τοῦ εὐήθους βίου πολιτείᾳ.
10 Ibid., Carthage, can. 13, p. 227 : Kαὶ ἐάν τις ἔν τινι ἐναντιωθῇ τῇ ἰδίᾳ ὁμολογίᾳ ἢ τῇ ὑπογραφῇ, αὐτὸς ἑαυτὸν ἀποστερήσει τῆς τιμῆς. Voir aussi ibid., Carthage, can. 2, p. 215 : on demande aux évêques récemment ordonnés de proclamer le dogme de l’unité de la Trinité et cet ajout sous-entend une profession de foi antérieure, dite au moment de leur ordination. Le mot ὑπογραφή a le sens bien attesté d’acte ou de formule portant signature : voir G. W. H. Lampe, A Patristic Greek Lexicon, Oxford 1968, s.v. ὑπογραφή, « signed statement », qui cite notamment Basile de Césarée, Ep. 51, éd. et trad. Y. Courtonne, Saint Basile. Lettres, t. 1, Paris 1957 (Collection des universités de France), p. 1324-5 : τῇ ὑπογραφῇ τῆς πίστεως, « la formule de foi ».
11 Novelle 137, II (a. 565), Nov., p. 697 : Ἀπαιτεῖσθαι δὲ πρότερον τὸν μέλλοντα χειροτονεῖσθαι παρὰ τοῦ χειροτονοῦντος λίβελλον μεθ’ὑπογραφῆς ἰδίας περιέχοντα τὰ περὶ τῆς ὀρθῆς αὐτοῦ πίστεως· ἀπαγγέλλειν δὲ τοῦτον καὶ τὴν θείαν προσκομιδὴν τὴν ἐπὶ τῇ ἁγίᾳ κοινωνίᾳ γινομένην καὶ τὴν ἐπὶ τῷ ἁγίῳ βαπτίσματι εὐχὴν καὶ τὰς λοιπὰς εὐχάς· ὅρκον δὲ ὑπέχειν καὶ αὐτὸν τὸν χειροτονούμενον κατὰ τῶν θείων γραφῶν, ὡς οὔτε δι’ἑαυτοῦ οὔτε δι’ἑτέρου προσώπου δέδωκέ τι ἢ ὑπέσχετο οὔτε μετὰ ταῦτα δώσει ἢ αὐτῷ τῷ χειροτονοῦντι αὐτὸν ἢ τοῖς τὰ ψηφίσματα εἰς αὐτὸν ποιησαμένοις ἢ ἑτέρῳ τῶν πάντων τινὶ ὑπὲρ τῆς εἰς αὐτὸν γενησομένης χειροτονίας. Εἰ δέ τις παρὰ τὴν μνημονευθεῖσαν παραφυλακὴν ἐπίσκοπος χειροτονηθῇ, κελεύομεν καὶ αὐτὸν πᾶσι τρόποις τῆς ἐπισκοπῆς ἐκβάλλεσθαι καὶ τὸν παρὰ ταῦτα τολμήσαντα χειροτονῆσαι.
12 O. Delouis, Église et serment à Byzance : norme et pratique, dans Oralité et lien social au Moyen Âge (Occident, Byzance, Islam) : parole donnée, foi jurée, serment, éd. M.-F. Auzépy et G. Saint-Guillain, Paris 2008 (Centre de recherche d’histoire et civilisation de Byzance. Monographies 29), p. 211-246.
13 Sur Justinien théologien, voir A. Le Boulluec, Justinien, dans La théologie byzantine et sa tradition. 1/1, vie–viie s., éd. C. G. Conticello, Turnhout 2015 (Corpus Christianorum), p. 47-113.
14 Eisagôgè 8, 3, Zepos, t. 2, p. 251 : Καὶ ἐκ τῶν τριῶν προσώπων τῶν ψηφιζομένων ὁ βελτίων χειροτονείσθω ἐπιλογῇ καὶ τῷ κρίματι τοῦ χειροτονοῦντος, λιβέλλου παρ’αὐτοῦ γινομένου μεθ’ὑπογραφῆς ἰδίας περιέχοντος περὶ τῆς ὀρθῆς αὐτοῦ πίστεως. Ἀπαγγέλλειν δὲ τοῦτον καὶ τὴν θείαν προσκομιδὴν τὴν ἐπὶ τῇ ἁγίᾳ κοινωνίᾳ γινομένην καὶ τὴν ἐπὶ τῷ ἁγίῳ βαπτίσματι εὐχὴν καὶ τὰς λοιπὰς εὐχάς. Ἰδιόχειρον δὲ ὑπέχειν καὶ αὐτὸν τὸν χειροτονούμενον, ὡς οὔτε δι’ἑαυτοῦ οὔτε δι’ἑτέρου προσώπου δέδωκεν ἢ ὑπέσχετο, οὐδὲ μετὰ ταῦτα δώσει ἢ αὐτῷ τῷ χειροτονοῦντι αὐτὸν ἢ τοῖς τὰ ψηφίσματα ποιησαμένοις ἢ ἑτέρῳ τῶν πάντων τινὶ ὑπὲρ τῆς εἰς αὐτὸν γινομένης χειροτονίας.
15 Basiliques III, 1, 8, éd. H. J. Scheltema et N. Van Der Wal, B A, t. 1, p. 83 (à l’identique de la Nov. 137).
16 Procheiros nomos 28, 2, Zepos, t. 2, p. 182 : Ὁ χειροτονούμενος ἐπίσκοπος λίβελλον πρῶτον διδότω τῆς ἰδίας πίστεως, καὶ ἀπαγγελλέτω τὰς εὐχάς, καὶ ὀμνυέτω μηδὲν δοῦναι μήτε μὴν ἐπαγγέλλεσθαι παρασχεῖν τινι ὑπὲρ τῆς χειροτονίας. Ἐὰν δέ τι παρὰ τὰ εἰρημένα γένηται, τότε καὶ ὁ γινόμενος ἐπίσκοπος καὶ ὁ χειροτονήσας αὐτὸν τῆς ἐκκλησίας ἐκβάλλονται. Sur les dates de l’Eisagôgè et du Procheiros nomos, voir l’étude classique d’A. Schminck, Studien zu mittelbyzantinischen Rechtsbüchern, Francfort-sur-le-Main 1986 (Forschungen zur byzantinischen Rechtsgeschichte 13), ici p. 132. – Sur ces trois textes, voir aussi I. I. Sokolov, Izbranie archiereev” v Vizantii ix-xv v. [L’élection des évêques à Byzance du xie au xve siècle], VV 22, 1915-1916, p. 193-252, ici p. 238-250.
17 Joannou, Discipline générale antique, 1.1, Nicée II, can. 2, p. 2497-10 : ἀνακρίνεσθαι δὲ ἀσφαλῶς ὑπὸ τοῦ μητροπολίτου, εἰ προθύμως ἔχει ἀναγινώσκειν ἐρευνητικῶς καὶ οὐ παροδευτικῶς…
18 Mansi, t. 16, col. 324B :… ὡρίσαμεν ἑαυτοῖς καὶ δεσμὸν ἐπιτεθείκαμεν μηκέτι ὑπογράψαι πλὴν τοῦ ὅ τι ὑπεγράψαμεν καὶ ὡμολογήσαμεν, δηλαδὴ τοῦ τῆς πίστεως ἡμῶν συμβόλου, ὃ ἀπόκειται εἰς τῷ χαρτοφυλακίῳ ἐν τῇ χειροτονίᾳ ἡμῶν ; Gesta sanctae ac universalis octavae synodi quae Constantinopoli congregata est Anastasio bibliothecario interprete, éd. C. Leonardi et A. Placanica, Florence 2012 (Edizione nazionale dei testi mediolatini d’Italia 27, Serie I 16), p. 8680-83 : diffinivimus nos et vinculum imposuimus non ulterios subscribere, praeter id quod subscripsimus et professi sumus fidei nostrae symbolum, quod jacet in chartophylacio venerabilis patriarchii, tempore consecrationis nostrae. Darrouzès, Ὀφφίκια, p. 368-369 et n. 1, et p. 448, a vu le premier l’intérêt de ce passage.
19 Les professions de foi (épiscopales et patriarcales) du registre ont été récemment étudiées par C. Gastgeber, Confessiones fidei im Patriarchatsregister von Konstantinopel (14. Jahrhundert), dans L’Union à l’épreuve du formulaire. Professions de foi entre Églises d’Orient et d’Occident (xiiie-xviiie siècle), éd. M.-H. Blanchet et F. Gabriel, Paris 2016 (Centre de recherche d’histoire et civilisation de Byzance. Monographies 51), p. 145-189. La première est datée de 1315.
20 Nicétas d’Ancyre, Sur le droit d’ordination, éd. et trad. J. Darrouzès, Documents inédits d’ecclésiologie byzantine, Paris 1966 (Archives de l’Orient chrétien 10), p. 17812-14 : Καὶ λοιπὸν παρέστω καὶ ἡμῖν τὸ θαρρεῖν ὑπὲρ θείων κανόνων πρὸς ἐναντιουμένους αὐτοῖς ἀνθισταμένοις, ὑπὲρ ὧν καὶ ἡμεῖς, οἰκειοχείρως γράψαντες, τὴν αὐτῶν τήρησιν ὡμολογήσαμεν.
21 Nicétas d’Héraclée, Sur les hérésiarques, éd. et trad. J. Darrouzès, Documents inédits (cité note précédente), p. 28817-18. 20-21 :… εἰς ἀρχιερωσύνην ἐλθόντος, προηγησαμένης καὶ τῆς ἀσφαλείας […] ἠθέτησε τὴν οἰκείαν ἀσφάλειαν.
22 Ignace le Diacre, Vie de Nicéphore patriarche [BHG 1335], éd. C. de Boor, Nicephori archiepiscopi Constantinopolitani opuscula historica, accedit Ignatii diaconi vita Nicephori, Leipzig 1880 (Bibliotheca scriptorum Graecorum et Romanorum Teubneriana), p. 15728 -1588 : Τότε δὴ τότε τὸν τῆς πίστεως ὑπ’αὐτοῦ προταγέντα καὶ διομολογηθέντα καρδίᾳ καὶ στόματι, εἶτά τε καὶ τῷ κατ’αὐτὸν κλήρῳ προσφωνηθέντα θεῖον τόμον χερσὶν ἐπειλημμένος ἐπὶ τὴν θείαν χειροθεσίαν ἵετο· τοῦτον ἀπαρέγγραπτον ἐπιβοώμενος μάρτυρα, εἰ παρατρώσαι τι τῶν ἐν αὐτῷ σεσημασμένων, ἀλλὰ μετὰ ταύτης τῆς ἀληθινῆς καὶ εἰλικρινοῦς λατρείας ἐν τῇ φοβερᾷ καὶ ἐνδόξῳ ἐλεύσει τοῦ μεγάλου θεοῦ καὶ σωτῆρος ἡμῶν παραστῆναι· ὃν καὶ μετὰ τὴν τελεσιουργὸν ἐπ’αὐτῷ μυσταγωγίαν ἔνερθε τῆς ἱερᾶς τραπέζης ἀπεθησαύρισε καθαγιασθησόμενον καὶ παρὰ θεῷ τὸ βέβαιον εἰς ἀποδοχὴν κληρωσόμενον. P.J. Alexander, The Patriarch Nicephorus of Constantinople. Ecclesiastical Policy and Image Worship in the Byzantine Empire, Oxford 1958, p. 69-70, place par erreur le dépôt de la profession de foi à l’autel avant l’ordination. Sur Ignace le Diacre, voir PmbZ, no 2665.
23 L’examen est facilité par l’étude récente de H. Ghoneim, Der byzantinische Bischofsweiheritus in der melkitischen Kirche. Eine liturgiegeschichtliche vergleichende Untersuchung, Diss. Universität Wien, Vienne 2010, surtout p. 5-185 (les sources grecques). Nous remercions vivement Daniel Galadza sans lequel nous n’aurions pu consulter à Vienne ce travail inédit. Voir également H. Ghoneim, Die byzantinische Bischofsweihe in der melkitischen Kirche, dans Liturgies in East and West. Ecumenical Relevance of Early Liturgical Development, éd. H.-J. Feulner, Zurich 2013 (Österreichische Studien zur Liturgiewissenschaft und Sakramententheologie 6), p. 165-185, qui en offre un résumé.
24 Ghoneim, Der byzantinische Bischofsweiheritus (cité note précédente), p. 575. Pour la reconstitution de l’Euchologe constantinopolitain de cette période, voir M. Arranz, L’Eucologio costantinopolitano agli inizi del secolo xi, Rome 1996. Le choix de l’éditeur de donner la primauté au Grottaferrata gr. Γ.β.1 a été contesté, par exemple par S. Parenti, E. Velkovska, A Thirteenth-century Manuscript of the Constantinopolitan Euchology : Grottaferrata Γ.β.1, Alias of Cardinal Bessarion, Bollettino della Badia Greca di Grottaferrata 4, 2007, p. 175-196. En dernier lieu, on lira la mise au point de D. Galadza, « Les grandes étapes de la liturgie byzantine » de Miguel Arranz, quarante ans après, dans 60 semaines liturgiques à Saint-Serge. Bilans et perspectives nouvelles. 60e Semaine d’études liturgiques, Paris, Institut Saint-Serge, 24-27 juin 2013, éd. A. Lossky et G. Sekulovski, Münster 2016 (Studia oecumenica Friburgensia 71), p. 295-310.
25 Ghoneim, Der byzantinische Bischofsweiheritus (cité n. 23), p. 149-185 et p. 575 ; H. Brakmann, Metrophanes von Nyssa und die Ordnungen der byzantinisch-griechischen Bischofsweihe, dans Hairesis. Festschrift für Karl Hoheisel zum 65. Geburtstag, éd. M. Hutter, W. Klein et U. Vollmer, Münster 2002 (Jahrbuch für Antike und Christentum. Ergänzungsband 34), p. 303-326, ici p. 307-310 ; Darrouzès, Ὀφφίκια, p. 149-158. – La Diataxis de Dèmètrios Gémistos est éditée par A. Rentel, The 14th Century Patriarchal Liturgical Diataxis of Dimitrios Gemistos. Edition and Commentary, Diss. Institut Pontifical Oriental, Rome 2004, travail que nous n’avons pu consulter ; nous avons lu la partie concernant l’ordination de l’évêque dans l’édition ancienne d’I. Habert, Ἀρχιερατικόν. Liber pontificalis Ecclesiae graecae, Paris 1643, p. 26-29 et 66-70. Le Περὶ τῶν ἱερῶν χειροτονιῶν de Syméon se lit dans la PG 155, col. 361-470, qui reproduit l’édition de Dosithée de Jérusalem (1683).
26 Syméon de Thessalonique, Περὶ τῶν ἱερῶν χειροτονιῶν, PG 155, chap. 199, col. 408-409 : Ἐπιλέγει δὲ τὸ ἱερὸν τῆς πίστεως σύμβολον ὀρθῶς καὶ ὡς παρὰ τῶν Πατέρων ἐτέθη, καὶ τὰ λοιπὰ ἔτι τῆς τῶν ὀρθοδόξων Πατέρων ὁμολογίας· καὶ ὅτι οὐ δέδωκέ τι πρὸς τὸ ἐλθεῖν εἰς τὴν ἐπισκοπήν· καὶ ὡς καθαρῶς καὶ ἀμέμπτως διοικήσει τὴν ποίμνην. Καὶ τέλος λέγει τὴν ἰδίαν ὑπογραφήν, δι’ἧς τὰ προειρημένα σφραγίζει τε καὶ ὁμολογεῖ μαρτυρῶν, ὡς καὶ τὰ ὀρθόδοξα ταῦτα τῇ ἑαυτοῦ κηρύξει ποίμνῃ, ἃ δὴ καὶ καθωμολόγησε, καὶ εἰς τέλος ταῦτα φυλάξει. – Voir aussi Dèmètrios Gémistos, Diataxis, éd. partielle par Habert, Ἀρχιερατικόν (cité n. 25), p. 27 : καὶ στὰς ἀπ’ἀντικρὺ τοῦ πατριάρχου ἀναγνώσκεται ἰδίαν ὁμολογίαν εἰς ἐπήκοον πάντων.
27 Syméon de Thessalonique, Περὶ τῶν ἱερῶν χειροτονιῶν, PG 155, chap. 234, col. 449-452 :… καὶ τὴν ὁμολογίαν αὐτοῦ ἐνώπιον λέγειν πάντων, τὴν πίστιν ὀρθὴν διδούς, ὡς δῶρον τῆς νυμφεύσεως καθαρόν. Ὁ μὲν γὰρ ἀρχιερεὺς εἰς παριάρχην μετατιθέμενος, δοὺς ἐξαρχῆς τὴν ὁμολογίαν ἐν τῷ χειροτονεῖσθαι, οὐκ ἔχει χρείαν αὖθις λέγειν αὐτήν· οὗτος δὲ μήπω ἐπίσκοπος γεγονώς, ἀνάγκη ταύτην δοῦναι πρὸ τῆς χειροτονίας τῇ ἐκκλησίᾳ […] Τῆς ὁμολογίας οὖν τελεσθείσης μετὰ τῆς οἰκειοχείρου ἐπιγραφῆς καὶ ὑπογραφῆς, οἱ ἀρχιερεῖς προσκυνοῦσι διὰ τὴν ὑποταγήν, ὅτι μνήστωρ τῆς μεγάλης ἐκκλησίας ἐγένετο. – On aura soin de distinguer la profession de foi d’un ordinand de la lettre synodique d’intronisation d’un patriarche envoyée aux autres sièges patriarcaux : il s’agit d’un texte plus long, plus personnel et postérieur à l’élection, qui remplit d’autres fonctions.
28 L’étude détaillée en est faite par Ghoneim, Der byzantinische Bischofsweiheritus (cité n. 23), p. 105-147 ; voir aussi J. Darrouzès, Textes synodaux chypriotes, REB 37, 1979, p. 5-122. Ajoutons que la troisième profession de foi de ce rituel se rencontre dans les œuvres du patriarche de Constantinople d’origine chypriote Grégoire II (1283-1289) ainsi que dans le Tomos du deuxième concile des Blachernes de 1285 : Raquez, Les confessions de foi (cité n. 8), p. 477. Voir désormais M. Stavrou, Une réévaluation du Tomos du Deuxième Concile des Blachernes (1285) : commentaire, tradition textuelle, édition critique et traduction, dans The Patriarchate of Constantinople in Context and Comparison, éd. C. Gastgeber et al., Vienne 2016 (Veröffentlichungen zur Byzanzforschung 41), p. 47-93. Nous remercions Michel Stavrou de nous avoir indiqué cette référence alors qu’elle était encore sous presse.
29 Métrophane de Nysse, Ἀρχιερατικόν, περιέχον τὰς θείας καὶ ἱερὰς λειτουργίας…, Venise 1714, ici p. 55. Sur le travail de Métrophane (et son adoption dans les Euchologes) : Brakmann, Metrophanes von Nyssa (cité n. 25), p. 303-318 ; Ghoneim, Der byzantinische Bischofsweiheritus (cité n. 23), p. 195-206.
30 Voir pour l’Église grecque l’édition usuelle du Μέγα Εὐχολόγιον, Athènes 1992 [= Venise 1862], p. 166-181, ainsi que le Grand euchologe et arkhiératikon, trad. D. Guillaume, Parme 1992, p. 761-769 (arkhiératikon), 769-776 (pontifical de Moscou).
31 Arethae archiepiscopi Caesariensis scripta minora, éd. L. G. Westerink, t. 2, Leipzig 1972 (Bibliotheca scriptorum Graecorum et Romanorum Teubneriana), no 60, p. 17-22 ; voir sur ce point le compte rendu de J. Darrouzès, REB 31, 1973, p. 358-359, et Regestes, no 597a, p. 176. Sur Aréthas : PmbZ, no 20554.
32 Regestes, no 1114, p. 544. – Peut-on en revanche arguer du rôle du patriarche Luc Chrysobergès dans la modification de la profession de foi des évêques lors du synode sur l’édit de Manuel Comnène sur « Mon Père est plus grand que moi », en mars 1166, comme le supposent les Regestes, no 1061, p. 514 (cf. PG 140, col. 264B : Ἅπερ καὶ ἐφεξῆς οἱ χειροτονεῖσθαι μέλλοντες πάντες ἀρχιερεῖς ὡρίσθησαν ἀσφαλίζεσθαι) ? C’est en effet le tomos du synode que les candidats à l’épiscopat ont dû signer, et non la profession usuelle qui aurait été modifiée, ce que signalent clairement les deux évêques nouvellement élus, Basile de Néocésarée et Jean d’Iconium : διὰ τὸν θειότατον τοῦτον τόμον [sc. du concile] πρὸ τοῦ χειροτονηθῆναί με, ὁρίσας ἐνταῦθα ὑπέγραψα (PG 140, col. 261A-B).
33 On verra les indications données par J. Darrouzès, Les regestes des actes du Patriarcat de Constantinople. 1, Les actes des patriarches. Fasc. 5, Les regestes de 1310 à 1376, Paris 1979 (Le Patriarcat byzantin 1), nos 2256 (Jean XIV Kalékas, a. 1344), 2276 (Isidore Ier, a. 1347), à propos des erreurs de Barlaam et d’Akindynos et de leur mention dans la profession épiscopale ; voir sur ces textes Gastgeber, Confessiones fidei (cité n. 19), passim.
34 Nous reprenons à notre compte la remarque de Darrouzès, Ὀφφίκια, p. 443-444 : « L’histoire et la liturgie n’ont pas encore étudié suffisamment ces formules, surtout par rapport aux différentes catégories de personnes astreintes à la signature de cet engagement. »
35 J. Löwenklau (Leunclavius), Juris graeco-romani tam canonici quam civilis tomi duo, Francfort-sur-le-Main 1596, t. 1, p. 440-441. Le même formulaire est imprimé par Habert, Ἀρχιερατικόν (cité n. 25), p. 566-567, lequel omet toutefois le nom du patriarche Nicolas (voir plus bas). La profession de foi passe ensuite de Leunclavius chez Rallès-Potlès, t. 5 [Athènes 1855], p. 566-567, et dans la PG 119 [Paris 1881], col. 1157-1160. L’incipit est également donné par P. Lambeck, A. F. Kollár, Commentariorum de augustissima Bibliotheca Caesarea Vindobonens Liber VIII, Vienne 1782, col. 950-951.
36 H. Hunger, O. Kresten, Katalog der griechischen Handschriften der Österreichischen Nationalbibliothek. 2, Codices juridici. Codices medici, Vienne 1969 (Museion. 4. Reihe, Veröffentlichungen der Handschriftensammlung 1), p. 17-19.
37 Selon la description très insuffisante de I. et A. I. Sakkélion, Κατάλογος χειρογράφων τῆς Ἐθνικῆς Βιβλιοθήκης τῆς Ἑλλάδος, Athènes 1892, p. 256. – Le témoin est fameux pour ses notes chronologiques sur les empereurs et les patriarches : voir par exemple P. Gautier, Monodie inédite de Michel Psellos sur le basileus Andronic Doucas, REB 24, 1966, p. 153-170 (p. 156) ; J. Darrouzès, Sur la chronologie du patriarche Antoine III Stoudite, REB 46, 1988, p. 55-60 (passim).
38 Darrouzès, Ὀφφίκια, p. 447.
39 H. Hunger, Katalog der griechischen Handschriften der Österreichischen Nationalbibliothek. 1, Codices historici, codices philosophici et philologici, Vienne 1961 (Museion. 4. Reihe, Veröffentlichungen der Handschriftensammlung 1), p. 9-13. Dans le manuscrit, cette pièce porte le numéro ρα´ (101).
40 Là où l’Atheniensis 1429 et le Vindobonensis jur. gr. 9 ont la formule de soumission : κατὰ πάντα ἑπόμενος καὶ συμφωνῶν Νικολάῳ τῷ ἁγιωτάτῳ καὶ οἰκουμενικῷ πατριάρχῃ, le Vindobonensis hist. gr. 7 porte :… καὶ συμφωνῶν ὁ δεῖνα τῷ ἁγιωτάτῳ μητροπολίτῃ, lequel reste anonyme (nous soulignons). Sur ce Nicolas, voir plus bas.
41 Nicétas d’Amasée, Sur le droit de vote du patriarche, éd. et trad. J. Darrouzès, Documents inédits (cité n. 20), p. 1623-7 : Τούτῳ γὰρ κανονικῶς σύμψηφος εἶναι ὡρίσθην· οὕτω δὲ καὶ ἐν τῷ χειροτονεῖσθαί με ἐνεγραψάμην· « κατὰ πάντα ἑπόμενος καὶ συμφωνῶν τῷ ἁγιωτάτῳ πατριάρχῃ » ὡς κεφαλῇ, ἀλλ’οὐχὶ συμψηφίζεσθαι, οὐδὲ ἕπεσθαι καὶ συμφωνεῖν τῷ δεῖνι ἢ τῷ δεῖνι τῷ ἰσοτίμῳ μου μητροπολίτῃ. Darrouzès, Ὀφφίκια, p. 447, a déjà relevé cette présence chez Nicétas. – On verra plus bas que le concile anti-photien réuni par le patriarche Ignace, en 869-870, invoque une profession traditionnelle qui pourrait aussi être la nôtre.
42 Ces textes échappent la plupart du temps aux catalogues spécialisés : nous les avons isolés en partie grâce à une note de Jean Darrouzès (Documents inédits [cité n. 20], p. 163 n. 3) et surtout grâce au signalement qu’il en a fait dans ses fiches conservées à l’Institut français des études byzantines (Paris). Nous avons ensuite consulté les manuscrits cités grâce aux microfilms que conserve ce même Institut (voir la base Medium de l’Institut de recherche et d’histoire des textes – medium.irht.cnrs.fr – où ces microfilms sont référencés depuis 2015). L’enquête n’est donc pas exhaustive et d’autres témoins de professions de foi épiscopales sont très certainement conservés ailleurs. Pour la datation des manuscrits, nous renvoyons aux catalogues usuels donnés par J.-M. Olivier, Répertoire des bibliothèques et des catalogues de manuscrits grecs de Marcel Richard, Turnhout 1995 (Corpus Christianorum), et au catalogue électronique Pinakes de l’IRHT : pinakes.irht.cnrs.fr. – Voir aussi Darrouzès, Ὀφφίκια, p. 446-447, qui cite à tort le Vindobon. hist. 9 en décrivant l’Ambrosianus Q 76 sup.
43 Sur la signature des actes notariés : H. G. Saradi, Notai e documenti greci dall’età di Giustiniano al xix secolo. 1, Il sistema notarile bizantino (vi–xv secolo), Milan 1999 (Per una storia del notariato nella civiltà europea 4), p. 119 ; voir aussi Darrouzès, Ὀφφίκια, p. 397, 443. Relevons que Métrophane de Nysse a introduit dans le texte liturgique de son rituel de consécration la double formule de suscription / souscription : Ὁ δεῖνα ἐλέῳ Θεοῦ ὑποψήφιος τῆς ἁγιωτάτης μητροπόλεως τῆς δεῖνος οἰκείᾳ χειρὶ προέταξα / ὑπέταξα. Quand la première des trois professions de foi qu’il requiert est détaillée, ce qui est rare dans les éditions des Euchologes que nous avons consultées, nous retrouvons la profession de Leunclavius, à peine adaptée : voir l’édition du Μέγα Εὐχολόγιον imprimée à Constantinople en 1803, p. 124.
44 On lit ces anathèmes dans l’édition de J. Gouillard, Le synodikon de l’Orthodoxie : édition et commentaire, TM 2, 1967, p. 1-316, ici p. 73424-434.
45 Hunger, Katalog (cité n. 35), p. 13. Dans le manuscrit, cette pièce porte le numéro ρβʹ (102).
46 L’acte est mentionné dans Das Register des Patriarchats von Konstantinopel, éd. H. Hunger et O. Kresten, t. 1, Vienne 1981 (CFHB 19/1), p. 196 (note d’apparat) ; Regestes, no 567 [537], p. 155 ; Darrouzès, Ὀφφίκια, p. 446 et n. 6 ; F. Dvornik, Le schisme de Photius. Histoire et légende, Paris 1950 (Unam Sanctam 19), p. 609 (éd. anglaise 1948, p. 456). Voir enfin le signalement par Lambeck, Kollár, Commentariorum (cité n. 37), col. 951.
47 Voir D. Dèmètrakos, Μέγα λεξικὸν ὅλης τῆς Ἑλληνικῆς γλώσσης, t. 5, Athènes 1964, s.v. ἔκδοσις, déf. 6-2, et l’encart que G. D. Bambiniotès, Λεξικό τής Νέας Ελληνικής Γλώσσας, Athènes 1998, consacre à έκδοση (s.v.). – Si le titre de la profession de foi n’est sans doute pas de Photius, le patriarche emploie le mot ekdosis pour décrire les éditions des ouvrages qu’il recense dans sa Bibliothèque : voir Photius. Bibliothèque, éd. et trad. P. Henry, 8 vol., Paris 1959-1977 (Collection byzantine) : t. 1, cod. 77, p. 15835 ; t. 2, cod. 98, p. 662-3 ; t. 2, cod. 152, p. 1122-3 ; etc.
48 Regestes, no 567 ; Darrouzès, Ὀφφίκια, p. 446 n. 6.
49 Regestes, no 456 ; les sources utilisent pour décrire cet engagement les termes : ἔγραψεν ἐνωμότως, ἰδιόχειρος ὁμολογία, ἰδιόχειρον, ἰδιόχειρον γράμμα, χειρόγραφα, ὅρκοι.
50 Voici le passage complet d’après Gesta sanctae… (cité n. 18), p. 316297-316 : Variam et diversam malitiam antiquitus in ecclesia Constantinopolitana infelix operatus est Photius. Didicimus enim, quod, et multo ante tyrannicum praesidatum, propriae manus subscriptionibus muniebat adhaerentes sibi clientes, ad discendam sapientiam, quae a Deo stulta facta est, cum manifeste nova est inventio et a sanctis patribus nostris et magistris Ecclesiae penitus aliena.
51 Joannou, Discipline générale antique, 1.1, p. 308-309 (= Mansi, t. 16, col. 404) : Ἦλθε φήμη ταῖς ἀκοαῖς ἡμῶν, ὡς οὐ μόνον αἱρετικοὶ καὶ παράνομοι τῆς ἁγίας Κωνσταντινουπολιτῶν ἐκκλησίας προεδρεύειν λαχόντες (scil. Photius), ἀλλὰ καὶ ὀρθόδοξοι πατριάρχαι χειρόγραφον ποιεῖν ἀπαιτοῦσι πρὸς ἴδιον συνασπισμόν. Ἔδοξεν οὖν τῇ ἁγίᾳ ταύτῃ καὶ οἰκουμενικῇ συνόδῳ, μηδαμῶς ἀπὸ νῦν γίνεσθαι τοῦτο, πλὴν τοῦ κατὰ τύπον καὶ συνήθειαν ὑπὲρ τῆς εἰλικρινοῦς πίστεως ἡμῶν ἀπαιτουμένου κατὰ καιρὸν τῆς ἐπισκόπων χειροτονίας ; Gesta sanctae… (cité n. 18), p. 316283-290 : et quoniam auditibus nostris fama sonuit, quod non solum heretici, et iniqui sanctae Constantinopolitanorum ecclesiae sacerdotium sortiti, sed et horthodoxi ac legitimi patriarchae a sacerdotali catalogo propriae manus scripta facere ad propriam tutelam, favoremque suum et quasi stabilitatem exigant et compellant, visum est sanctae huic et universali synodo, nequaquam id ex hoc a quopiam fieri, excepto eo, quod secundum formam et consuetudinem pro sincera fide nostra tempore consecrationis episcoporum exigitur.
52 Voir le commentaire de L. Canfora, Le « cercle des lecteurs » autour de Photios : une source contemporaine, REB 56, 1998, p. 269-273.
53 Mansi, t. 16, col. 384 ; Gesta sanctae… (cité n. 18), p. 25686 -25797. Également : Canfora, Le « cercle des lecteurs » (cité note précédente), p. 272-274.
54 Sur Photius et l’iconoclasme, voir les opinions opposées de F. Dvornik, The Patriarch Photius and Iconoclasm, DOP 7, 1953, p. 67-98 (repris dans Id., Photian and Byzantine Ecclesiastical Studies, Londres 1974 [Variorum Collected Studies Series 32], no V) – l’iconoclasme aurait représenté une menace réelle –, et de C. Mango, The Liquidation of Iconoclasm and the Patriarch Photios, dans Iconoclasm. Papers Given at the Ninth Spring Symposium of Byzantine Studies, University of Birmingham, March 1975, éd. A. Bryer et J. Herrin, Birmingham 1977, p. 133-140 (repris dans Id., Byzantium and Its Image, Londres 1998 [Variorum Collected Studies Series 191], no I) – Photius aurait eu pour but de rappeler le combat glorieux de sa famille pour les images.
55 Sur ce contexte, voir par exemple G. Dagron, L’Église et l’État (milieu ixe-fin xe siècle), dans Histoire du christianisme des origines à nos jours. 3, Les Églises d’Orient et d’Occident (432-610), éd. J.-M. Mayeur, C. Pietri et L. Pietri, Paris 1998, p. 169, avec les renvois aux sources.
56 Le canon 3 du concile de 869-870 : Joannou, Discipline générale antique, 1.1, p. 297-299 (= Mansi, t. 16, col. 161-162 [latin], 399-400 [grec]).
57 C’est l’objet de la cinquième session du concile de 879-880 : Mansi, t. 17, col. 493-512.
58 Photius, Ep. 1, éd. B. Laourdas et L. G. Westerink, Photii patriarchae constantinopolitani Epistulae et Amphilochia, t. 2, Leipzig 1983 (Bibliotheca scriptorum Graecorum et Romanorum Teubneriana), p. 2-39.
59 Photius, Ep. 288, éd. B. Laourdas et L. G. Westerink, Photii patriarchae constantinopolitani Epistulae et Amphilochia, t. 3, Leipzig 1985 (Bibliotheca scriptorum Graecorum et Romanorum Teubneriana), p. 115-120.
60 Sur les onze occurrences données en janvier 2016 par le corpus du Thesaurus Linguae Graecae, quatre proviennent des œuvres de Photius, à savoir d’une lettre (Ep. 1, déjà citée), d’une homélie (Hom. 11), d’un fragment de commentaire sur l’épître aux Colossiens et de l’Eisagôgè (25, 12), qui lui est attribuée.
61 Photius, Homélies, éd. B. Laourdas, Φωτίου ὁμιλίαι, Athènes 1959 (Ἑλληνικά. Παράρτημα 12) : Hom. 5, p. 6127-30 : ἅμα τῷ συνανάρχῳ καὶ ὁμοουσίῳ πατρὶ καὶ ζωαρχικῷ, συμφυεῖ τε καὶ συναϊδίῳ πνεύματι, νῦν καὶ ἀεὶ καὶ εἰς τοὺς αἰῶνας τῶν αἰώνων. Ἀμήν ; Hom. 13, p. 13326-28 : ἅμα τῷ ἀνάρχῳ πατρὶ καὶ τῷ συνανάρχῳ καὶ συναϊδίῳ πνεύματι, τῇ ὁμοουσίῳ καὶ ζωαρχικῇ τριάδι, νῦν καὶ ἀεὶ καὶ εἰς τοὺς αἰῶνας τῶν αἰώνων. Ἀμήν ; Hom. 14, p. 13828-31 : ἅμα τῷ ἀνάρχῳ πατρὶ καὶ τῷ συνανάρχῳ καὶ ἀϊδίῳ πνεύματι, τῇ ὁμοουσίῳ καὶ ζωαρχικῇ τριάδι, νῦν καὶ ἀεὶ καὶ εἰς τοὺς αἰῶνας τῶν αἰώνων. Ἀμήν.
62 Texte donné sous le titre : Σύμβολον πανεκκλησιαστικὸν ἐκτεθὲν πανευσεβῶς παρὰ Φωτίου τοῦ ἁγιωτάτου πατριάρχου, inc. Πιστεύω τοιγαροῦν εἰς ἕνα θεόν, τέλειον, τελειοποιόν, des. καὶ ὑποστήσαντα καὶ σῶσαι τὸ (reliqua desunt), qui n’est autre qu’un extrait de la lettre de Photius à Nicolas Ier, Ep. 288 (citée n. 59), p. 11778-11899.